C'est le début de l'hiver et pourtant Celon est toujours ensoleillé. La lumière qui glisse entre les dernières feuilles, embellie les heures du jardinier. La métairie se pare de douceur en ces heures silencieuses de fin novembre.
Quelques roses fleurissent encore, ayant confondu les saisons. Et, certaines tiges ploient sous les boutons attardés de ces fleurs.
Belle région préservée !
Il n'y a que les vols des corbeaux, tournant autour des tours du château, qui perturbent le silence
Depuis l'année dernière je travaillais sur la création de jardins d'inspiration zen à l'arrière de la métairie. Cet été les travaux se sont enfin terminés. Et nous allons pouvoir nous installer, et moi et les locataires qui nous font le plaisir de venir, pour contempler les espaces de paix que nous avons installés.
Le jardin des pierres noires est lui aussi terminé avec son chemin d'accès et sa porte tournée vers l'est.
Une moitié d'étoile, comme un vestige et des graviers, dans un lieu entouré de palis et de pierres dressées.
Restera à terminer le chemin qui traversera le jardin. Certainement un chemin en bois dans l'esprit de celui qui traverse la première partie du jardin.
Depuis longtemps, nous cherchions à aménager l'arrière de la métairie pour créer des jardins un peu uniques.
Fin juin et début juillet nous avons pu commencer ces travaux, la fin de ceux ci étant prévu pour fin août 2014.
La première chose a été l'agrandissement du jardin zen, celui qui est derrière notre chambre et donne sur l'espace détente. Le projet était de créer un chemin permettant aux locataires d'aller à cet espace détente sans passer par notre chambre et aussi de faire une zone tampon pour se préparer à pénétrer dans le jardin zen.
Ce chemin qui demain sera recouvert de gravier permettra donc, d'accéder à cet espace, "le jardin des pierres noires". Les 4 dalles de schistes qui me restaient ont été scellées pour délimiter ce jardin et des pâlis y ont été dressés aussi. Je les avais achetés pour en faire une étoile à 12 branches, mais le jardin est trop petit pour supporter une telle quantité. Je n'ai donc gardé qu'un morceau d'étoile.
Tout demain sera recouvert de gravier noir et un chemin en dalles de bois servira de passage. Il ne manquera qu'un porche en bambous pour marquer le début de cet espace.
Tous les ans, Toto des Douves vient nous rejoindre à la métairie du Celon. Tous les ans, entre pinceaux et marteaux, il donne un peu de son temps à notre demeure.
Tous les ans aussi, sa principale activité, en plus de la dégustation des vins fins et autres fromages de la région, et sa contemplation des étoiles, est le nettoyage des douves.
Les herbes, lentilles d'eau, algues et autres roseaux poussent en effet avec force dans les douves de la métairie
La prolifération de ces herbes, rend l'eau sombre et non oxygénée. Ce qui est gênant pour tous les poissons et autres têtards qui prolifères dans ce milieu. Grâce à lui, nous pouvons ainsi modérer ce fléau des algues et autres cressons.
Ce week-end là, il n'était pas seul, puisque toute un bande de nobliaux désargentés est venue dans l'enceinte du domaine, réalisé le pont du "Rehve". Il y avait ainsi, Hervé de la Goupigny, Franck des Bordes, J Mu de Boissy aux Caille, trois amis, surnommés les trois mousquetaires de Celon.
Tous les trois, aidés par moments par les valets et les ribaudes qui habitent dans la métairie du château; tous les trois donc ont construit ce pont de bois. Mais pour le peindre, ils ont fait appel à Toto des Douves, tant pour sa connaissances des fonds marins, que pour son absence de peurs face aux serpents d'eau, requins marteaux, brochets tueurs ou piranhas de Brienne qui habitent (peut-être) ces 40 cm d'eau. Merci à lui pour ce nettoyage complet, cette constance et cette énergie déployés autour de cette tâche ingrate.
Sa spécialisation et son amour du risque, a fait que les 3 mousquetaires lui ont même délégués la peinture du pont du Rehve, sur les parties en contact avec l'eau. Bien sur me direz vous, c'est par peur de tous ces monstres qui peuplent les douves ! Je crois surtout qu'ils n'aiment, ces trois là, l'eau, que dans le pastis.
Depuis la création du gîte de la métairie en mai 2012, nous avons commencé à créer une roseraie dans le jardin du Sud. Vous avez bien compris qu'il est orienté au sud et que le sud étant la chaleur, la vie, la dynamique, les couleurs de ce jardin sont chaudes.
Même si le modèle reste le jardin d'André Eve à Morailles (45), le travail est long pour réaliser le notre. L'extrême densité de l'herbe de cet espace est le premier obstacle pour créer les massifs et les allées. Retourner la terre et retirer toutes ces mottes prends un temps considérable avant de pouvoir planter les roses.
L'architecture du jardin n'est pas très défini, même si la forme générale était claire dans notre tête.
Comme c'est le premier véritable jardin que nous créons dans le domaine, les choix ne sont pas facile et nous hésitons encore parfois dans la création de nouveaux massifs.
Choix difficile aussi, dans la plantation de quelques arbustes pour donner de l'épaisseur sans écraser les roses. Acer, saule crevette, arbre de Valérie, vont se retrouver au cœur de cet espace.
Nous n'allons planter que des roses rouge, rose, jaune, orange dans ce jardin, par contre de toutes variétés et tailles, grimpantes, buissons, couvre sols. Au début nous ne plantions qu'une variété à la fois, deux parfois mais rarement plus. Et puis une de nos lecture, nous a fait agir autrement. Maintenant les différentes variétés sont plantées par trois. Quand c'est possible une grimpante et deux buissons, sinon trois buissons à la fois. Cela devrait permettre de mettre plus en valeur chaque variété.
Le fait que nous ne plantons que des rosiers acheter en container augmentent encore le prix unitaire, mais c'est une garantie de reprise plus importante.
Il nous reste encore tout avril pour augmenter encore cette collection de roses. Bientôt les premières floraisons...
Pour la première fois, nous avons plantés des vivaces pour, la encore, donner de l'épaisseur aux massifs. Une douzaine de plantes différentes, qui devraient également servir de couvre sol et éviter ainsi d'avoir trop de mauvaises herbes.
Janvier est plein de silence à la métairie. Pas beaucoup de visiteurs ou de locataires pour habiter les murs. Le temps de l'hiver ne se prête pas aux travaux extérieurs dans ces terres de l'Indre. Il faut attendre.
Bien sur, les activités pourraient être d'intérieurs.... Mais, pas assez de disponibilités pour commencer et surtout finir des travaux d'intérieurs. Reste l'attente, le travail sur la patience et sur l'anticipation. Que faire demain ! où planter ! planter quoi ! comment marcher dans le parc ! Où s'assoir pour contempler !
Vivement demain, pour mettre en œuvre les projets, les dessins, les listes de travaux qui s'accumulent sur le bureau.
J'ai déjà évoqué avec vous ce nouvel espace qui va être réalisé au printemps 2014.
A l'arrière de la métairie et dans le prolongement du jardin zen, nous allons prolonger le jardin minéral. Nous avons déjà trois pierres noires qui se dressent au milieu des graviers gris, nous allons planter les quatre autres palis que nous avons. Ils seront posé en bordure de ce lieu pour fermer mais aussi pour ouvrir.
La châtelaine n'aime pas fermer, il faut donc trouver un compromis entre le jardinier qui veut créer des espaces différents et différenciés et cette optique.
Nous avons déjà un mur pour limiter le jardin zen et des pergolas en bambous, il est donc nécessaire de trouver une continuité entre ces deux jardins qui vont se suivre.
Deux possibilité, encore en gestation, démolir le mur et déplacer les pergolas ou alors laisser le mur, déplacer en partie les pergolas vers le jardin des pierres noirs. A la fois pour fermer, mais aussi pour protéger.
L'avantage de laisser ce mur, c'est qu'ainsi l'entrée dans cette espace de méditation se fait lentement. Comme un parcours vers une profondeur, une entrée progressive vers le silence. Un torii comme porte vers le jardin, les pierres dressées comme barrière d'ombre et un dessin en cailloux blancs.
Juste pendant de l'étoile à l'est, une spirale à l'ouest !
J'aime ces temps de l'automne, ou les choses et les mots se dépouille et ou en regarde ce qui a été fait perdre le masque des feuilles et des heures. Et puis ce temps de l'hiver, ou tout étant nu, on prépare ce qui va se faire demain.
Gravier gris, pierres noires, bambous, portes.
Des mots et des envies pour créer un espace de paix et des silcnce
Le métayer a franchi une décennie de plus dans l'âge des hommes. Il a pu ainsi accueillir amis, familles, partenaires au cours d'un week-end mémorable. Le soleil était là malgré un temps froid et le parc prenait des teintes de lumières. Arbres, sources, douves, arbres, brumes, tous les ingrédients du mystère était là au milieu des reflets du soleil.